RSE
17 novembre 2023
Portrait de Jonathan
Jonathan travaille à l’informatique interne de Sully, il nous raconte son parcours et témoigne que travailler en situation de handicap, c'est possible !

Découvrez le témoignage vidéo que Jonathan nous a donné lors d'un meet-up interne consacré au handicap au travail :

 

Jonathan, quelles sont tes missions chez Sully ?

Je travaille à l’informatique interne. Nous gérons les infrastructures, la sécurité, les postes de travail, les environnements du SI et des projets, les demandes des utilisateurs…

Comment se passent tes journées ?

Je prends en charge les demandes qui arrivent sous forme de tickets, selon leur degré de priorité. J’ai la chance de pouvoir travailler complètement à distance, dans ma jolie région du Cantal. Aujourd’hui, la technologie a évolué et le permet. C’est d’ailleurs pour ça que je me suis orienté sur ce métier assez tôt, car j’ai vite compris que cela me permettrait de compenser mon handicap.

Tu travailles effectivement avec un handicap…

Oui, j'ai un handicap lourd, une atteinte cérébrale due à une naissance prématurée. Mes 4 membres sont touchés. Ça se traduit par des problèmes musculaires et de coordination. J’ai un taux d’incapacité de plus de 80 %. Forcément, ça impacte énormément le quotidien. Mais je le vis très bien, je travaille comme tout un chacun, et c’est grâce à ce travail que je m’épanouis.

Quel est ton parcours ?

Mon parcours est un peu tortueux, j’ai dû me battre pour en arriver là où je suis. Mais ça m'a permis d'apprendre plein de choses. 

J’ai commencé par un bac électrotechnique et un BTS en informatique de réseau, à Aurillac, là où j'habite. J’ai enchaîné avec une licence pro en alternance, puis une licence universitaire dans la région de Clermont, pour consolider mes connaissances fondamentales.

J’ai ensuite pris un virage important : j’avais toujours eu envie d’enseigner, j’ai donc passé un master d’enseignement, avec un aménagement pour le faire en 3 ans au lieu de 2. Puis j’ai enseigné 2 ans en primaire. J'ai adoré cette expérience.

Tu n’as pas continué à enseigner ?

Mon handicap m’a permis d’intégrer l’Éducation nationale sans passer de concours, mais du coup, je n’étais pas titulaire, et j’ai perdu mon poste. Puis il y a eu le COVID, et ça a été difficile pour moi de retrouver du travail. Je suis resté presque 2 ans sans emploi.

Et puis un jour, une amie de mes parents qui travaille à Sully m’a dit que l’informatique interne du groupe cherchait des compétences. J’ai envoyé mon CV sans trop y croire.

Pourquoi tu n’y croyais pas ?

J'ai fait pas mal d'entretiens infructueux, et je sais que mon handicap est très bloquant. Généralement quand le recruteur me voit physiquement, il a un temps d’arrêt. Le handicap n’est pas encore accepté facilement, surtout quand il est très important.

Mais là ça s'est passé différemment : Sully m'a recontacté et m'a proposé de travailler intégralement en télétravail.

Le télétravail c’est important pour toi ?

Ça m'a permis de surmonter beaucoup de difficultés qui se posaient quand je ne travaillais pas chez moi. En entreprise, je ne pouvais pas gérer seul le transport, le repas, le passage aux toilettes… 

Toutes ces questions ne se posent plus en télétravail, ça me facilite beaucoup la vie.

Ton temps de travail est également aménagé ?

Oui, je travaille à mi-temps. Je voulais commencer en douceur, pour pouvoir bien faire ce qu'on me demande. Mon expérience à l’Éducation nationale m’a montré qu’il était difficile d’être performant tout de suite sur un temps plein dans ma situation. Quand je serai bien installé dans mon emploi, avec des compétences consolidées, il est possible qu’on fasse évoluer mon temps de travail.

La distance ne pèse pas trop ?

J'ai beaucoup de chance avec l'équipe de l'informatique interne. Je travaille avec des collègues que je n'ai pas encore vus, mais qui sont très présents. Je peux m’appuyer sur des collègues sympas. 

Je ne savais pas trop comment ça se passerait, je suis agréablement surpris. Dès que je bute sur quelque chose, il y a toujours un collègue à la rescousse qui m’apporte son expérience. C'est l'entraide permanente, j'ai des contacts avec tous mes collègues, tous les jours.

Mais c’est sûr que j’aimerais aussi pouvoir rencontrer mes collègues, les connaître en tant que personnes [NDLR : depuis, Jonathan est venu au siège rencontrer son équipe].

Quels sont tes objectifs ?

Mon premier objectif, c'est de gagner de l'expérience, car j’ai beaucoup de nouvelles choses à assimiler. J’aimerais à terme me spécialiser sur la sécurité informatique, un domaine qui me passionne.

Un mot pour finir ?

Malgré toutes les difficultés, handicap ou autre, il faut aller jusqu’au bout de ce qu’on veut faire. Y arriver m’a demandé de la détermination, beaucoup n’y croyaient pas. Aujourd'hui, je suis fier et heureux.

Moi, ce que je voulais, c’est me sentir utile, au même titre que les autres. Et, là, dès qu’un utilisateur est bloqué, il nous appelle au secours, on est les supermen du numérique !

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